J’avoue avoir un peu de difficulté à comprendre pourquoi, dans la plupart des outils d’éducation périnatale offerts aux parents, on ne leur apprend pas à comprendre et à connaître leur bébé, et à se faire confiance. On mise surtout sur les recettes, les techniques « infaillibles », les méthodes bien précises. Dix minutes sur un sein puis dix minutes sur l’autre, coucher le bébé lorsqu’il commence à s’endormir mais surtout pas lorsqu’il dort, donner la suce lorsqu’il tétouille, bla bla bla… Considérant que chaque bébé naît avec sa personnalité, ses préférences et un vécu (oui, oui!), et que chaque parent a son histoire, ses valeurs et sa culture, comment pourrait-on appliquer une même recette pour tout ce beau monde? Comment est-il possible de tous les mettre dans le même panier? Bien sûr, en tant que futur ou nouveau parent vous pouvez les trouver bien pratiques, ces méthodes. L’ennui, c’est qu’elles risquent de ne pas vous convenir et si c’est le cas, bonjour la panique et le sentiment d’incompétence! Ce dont vous avez besoin, à mon avis, ce sont des repères pour vous aider à gagner confiance en vous, et en votre enfant.
Tout d’abord, qui est-il, cet enfant? Le même que vous portez (ou portiez)! Il n’existe pas de bouton « reset » à la naissance, le bébé qui naît n’est donc pas une page blanche et vous avez sans doute déjà une idée de sa personnalité et de ses habitudes, comme ses périodes d’éveil. Quels sont ses repères au creux de votre ventre? Chaleur, douceur, bruit (c’est incroyablement bruyant là-dedans!), mouvement, entre autres.
Il est donc sécurisé par votre chaleur, votre odeur, le bruit environnant et le mouvement. Pas étonnant qu’un bébé soit plus calme, et dorme mieux dans les bras de ses parents, avec leurs voix et le bercement du portage, que tout seul isolé dans une chambre. Laissons-lui au moins le temps de s’habituer à ces nouvelles sensations extra-utérines! C’était la rumba dans votre bedon en soirée? Alors il aura sans doute des éveils fréquents et groupés en soirée, où il tétera allègrement.
Plusieurs mères qui allaitent croient alors qu’elles manquent de lait parce qu’elles associent, à tort, un bébé éveillé avec un bébé qui a faim. Ne s’éveillait-il pas de lui-même durant la grossesse, alors qu’il était nourri en continu? Gardez en tête que votre bébé est un mammifère et qu’il a des compétences très bien développées à la naissance. Il a aussi l’instinct de survie. Laissez-le travailler, initiez la tétée, prendre le sein… c’est important pour lui! Il sait ce qu’il a à faire, faites-lui confiance et observez-le. Vous en serez étonnée.
Vous vous demandez comment savoir si votre enfant boit suffisamment et s’il est confortable? Oubliez l’horloge, la pesée et alouettes; il vous faut apprendre à observer votre nouveau-né. Un bébé qui s’éveille seul, qui s’exprime vigoureusement quand il est fâché, qui mouille bien six couches par jour à partir du sixième jour de vie et qui est repu après la tétée, est un enfant qui boit bien. Vous vous inquiétez de gâter ou de lui faire prendre de mauvaises habitudes? Ne vous posez pas plus de questions qu’il ne le faut. Bébé est bien, vous êtes bien? Continuez dans cette voie.
On vous fait des remarques, on vous donne de l’information qui confronte vos valeurs ou qui n’ont aucun sens pour vous? Laissez passer. C’est un nouveau-né, et vous êtes une nouvelle maman. Il exprime des besoins, vous y répondez avec tout votre cœur. Votre conjoint mettra une ou deux couches à l’envers, vous lui mettrez du savon dans l’œil, et vous en rirez! Rien de tout ça n’est grave et tous ceux qui ont eu des enfants sont passés par là.
Vous sentirez peut-être le besoin d’être appuyée et les services de relevailles peuvent vous être d’une grande utilité à ce moment. Ayez une personne ressource en qui vous avez confiance et qui est prête à vous écouter pour les moments d’incertitude. Mais de grâce, tenez-vous loin de ceux qui ont la recette! D’ici quelques semaines, vous serez LA pro de votre enfant. La seule et unique (avec l’autre parent, évidemment)!
C’est vrai qu’un bébé ne vient pas avec un guide, une recette magique et ce qui marche pour le premier ne fonctionne pas parfois avec le deuxième. La meilleure chose qui m’a été dite (et répétée) à la naissance de mon deuxième enfant est de lui faire confiance et de mettre de côté ce que je connaissais de mon premier car mon deuxième n’était pas mon premier enfant. C’est le meileur conseil que j’ai pu avoir (et que je me répète encore aujourd’hui!)
Quand des copines me demande ce qu’elles doivent savoir pour la naissance de leur premier enfant je leur dis maintenant que le mieux qu’elles puissent faire c’est de se faire confiance et de faire confiance à leur bébé et de se donner le temps de s’apprivoiser. Ce conseil a été le meilleur que l’on m’a fait à la naissance de mon deuxième enfant alors je donne au suivant maintenant afin qu’il puisse être tout aussi bénéfique pour d’autres.
Dommage par contre qu’à partir du moment où on accouche ce ne soit pas le personnel à l’hôpital qui nous le dise et qui un peu trop souvent y vont eux-aussi de leur mille et un conseils.
Merci pour cette confirmation! Il y a tellement de monde qui ont l’air d’avoir comme but d’effrayer les nouvelles mamans! Il ne pèse que combien? Il tête pendant combien de temps? Il ne fait pas ses nuits? D’accord pour la vigilance quant aux problèmes potentiels, mais relaxons un peu! On est devenu très intolérants pour ce qui dévie de nos idées préconçues du comportement obligatoire d’un nouveau-né, je trouve. Plus de place pour l’individu qu’est, après tout, ce petit être unique!