Pour débuter ce mois d’août, je vous présente le récit de la naissance à domicile de Zia, tel qu’écrit par sa maman.

recit-de-naissance-accompagnement-merePetite Zia…

Mon petit bourgeon de toi est apparu avec nonchalance, un après-midi de février. Un troisième enfant en moins de 3 ans, quel bonheur! Ta soeur n’avait pas encore célébré son premier anniversaire, ton frère étrennait tout juste ses deux ans. Une petite luciole viendrait baigner notre maison avant que Felix ne sonne ses trois ans. Mais qui serais-tu donc, bébé mystère? Nous voulions nous garder la surprise pour ta naissance.  

Nous avons contacté Françoise*, avec qui nous sommes tombés en amour. C’est une sorcière, cette Françoise, une contagieuse gourou de magie blanche! À chaque nouvelle rencontre nous retournions chez nous enrobés de cette aura qu’émane notre accompagnante. À chaque fois plus près de faire ta rencontre. Mais toujours patients, car tu mûrissais bien à ton rythme, ma chérie.

Ton frère et ta soeur étaient prêts à ta venue. Tu ne sais pas combien de bisous tu as reçus d’eux, in utero. Felix, serein, posait ses lèvres sur mon ventre et te disait « Allô bébé! ». Aube, par mimétisme fraternel, faisait de même. Si aimée, déjà!

À l’habitude de mon corps, qui connait la chanson de la naissance, les contractions sont arrivées au petit matin du 3 novembre. Papa a pris congé, et nous avons passé une journée bien chaude pour la saison en amoureux, au restaurant, préparant tranquillement nos esprits à t’accueillir. Le matelas était prêt pour ta naissance, toi aussi tu naîtrais dans le salon, comme ta soeur avant toi, mais cette fois-ci, nous n’irions pas à l’hôpital. Françoise et Isabelle verraient à ce que nous n’ayons pas à sortir de notre cocon.

J’avais très hâte de te rencontrer

Ta marraine est venue me rejoindre en fin de soirée, tandis que les contractions venaient tranquillement. J’avais très hâte de te rencontrer, toi, ma surprise, le bébé dont je ne savais pas le nom ni le sexe. Mon petit mystère.

Les contractions tardaient à devenir efficaces, et Papa, intimidé par les sages-femmes et ta marraine, s’est mis à devenir nerveux et à perdre le focus de ta naissance. Je l’ai enfermé dans la salle de bains avec moi, et pendant que je me baignais, on s’est retrouvés. Je dormais entre les contractions, malgré qu’elles s’intensifiaient. Lorsque je suis sortie du bain, j’étais prête, et toi aussi. Dans le salon, ta marraine lisait, et je ne pouvais pas te faire naître là, il y avait un malaise. Lorsqu’elle a quitté, je me suis installée, et Françoise a senti elle aussi que tu t’en venais. Couchée sur le côté, j’avais ces grosses contractions, et ta tête voulait sortir. Puis, à quatre pattes, quelques minutes, et tu es sortie! Quel sentiment que de regarder sous moi, de te voir, petite grenouille humide, gigotant, criant… dans la pénombre, je ne pouvais pas bien te voir, alors j’ai écarté un peu tes petites pattes… Une fille! Mon bébé zen, mon bébé si paisible dans mon ventre était une petite fille! Quelle merveilleuse surprise, moi qui était certaine d’avoir un garçon!

Mais voilà, les prénoms que nous t’avions choisis ne t’allaient pas du tout. Petite abeille sans nom, sauf celui de mini-Felix, que tu portes encore… Je voulais tant faire plaisir à Papa en lui promettant de te baptiser de son prénom préféré, mais voilà, tu n’incarnes pas du tout ce nom. Nous avons essayé plusieurs prénoms… Si tu avais été un garçon, tu aurais été Tao… et l’épiphanie m’est venue. Zia, la compagne de Tao (et ta soeur que je surnomme Pitchou (Pichu) comme le perroquet de Tao…). Zia, ma belle, ça te va si bien.

Nous ne savions pas la signification de ton prénom, alors nous l’avons cherché sur Wikipedia. Zia… prénom arabe qui signifie: Lumière émise. Comme un soleil. Lumière émise… et en espagnol, lorsque l’on donne naissance, certains disent dar la luz. Donner la lumière. J’ai donné la lumière. J’ai donné … Zia.

* Pour conserver l’anonymat des accompagnante, nous avons modifié leurs noms.