De tous les sujets qu’on aborde dans les cours prénataux avec les parents, je crois que les droits des femmes durant la grossesse et l’accouchement est celui qui suscite le plus de réactions de surprise et d’étonnement. On a des droits? On peut faire des choix? J’ai l’impression que dans l’inconscient collectif, c’est le donneur de soins ou le personnel hospitalier qui décide de tout pour la mère et le bébé. Il y a une sorte d’esprit de prise en charge qui règne. Cela fait l’affaire de certains, mais la plupart du temps je perçois du dépit chez les futurs parents. Dommage parce qu’en réalité, la majorité des décisions à prendre concernant les traitements et les soins à recevoir, leur revient. J’en ai parlé dans un texte précédent: Interventions médicales et accouchement : vous avez votre part de responsabilité! Je vous propose aujourd’hui de détailler un peu plus ces droits. Rendez-vous donc service en lisant ce billet et partagez-le avec votre entourage pour que le plus de parents possibles soient au courant!
La grossesse est un moment unique en soi, où les questionnements et les décisions à prendre s’enchaînent. Certains choix vous seront proposés, alors que d’autres pourraient vous surprendre. Choisissez avec soin le professionnel qui assurera le suivi de votre grossesse, et sachez que si en cours de route vous n’êtes pas satisfaite, vous pouvez changer de professionnel. Je vous suggère même de le magasiner, et de magasiner l’établissement où vous donnerez naissance. Ne prenez rien pour acquis : posez toujours un maximum de questions parce que les donneurs de soins sont tenus de vous expliquer en long et en large chaque soin ou traitement proposé. Vous avez des doutes sur un traitement ou un médicament et les explications données ne vous satisfont pas? Vous pouvez demander un deuxième et, pourquoi pas, un troisième avis. Et si, à la lumière des informations reçues vous n’êtes pas convaincue de l’utilité du soin en question, vous avez le droit de le refuser et de demander une alternative. L’idée n’étant pas de se braquer contre toutes interventions médicales, mais de pouvoir faire de vrais choix éclairés et de se sentir à l’aise avec ce qui concerne votre santé et votre bien-être, et celui de votre bébé.
Durant l’accouchement, les mêmes droits s’appliquent. On doit donc continuellement vous détailler tous les soins et traitements proposés, incluant les effets sur vous et votre enfant, et les possibles impacts sur le déroulement du travail. Vous avez, encore une fois, le droit de refuser si vous les juger évitables. Si vous êtes gênée par le nombre de personnes dans la pièce, ou par la présence d’étudiants en médecine, vous n’avez qu’à demander à ce qu’ils quittent et qu’on se limite aux personnes indispensables. Vous pouvez boire et manger en tout temps… oui, oui! Si vous aviez mangé et qu’une césarienne devait être pratiquée rapidement, des précautions seraient prises. Pensons-y un peu, la plupart des gens devant subir une opération d’urgence ne sont pas à jeun… Toujours advenant une césarienne, vous pouvez, entre autres, choisir le type d’anesthésie qui vous convient le plus après explications. Évidemment, certaines situations peuvent limiter les options disponibles.
À la naissance, à moins d’une situation médicale particulière, on doit s’assurer que vous puissiez profiter du contact en peau à peau avec le nouveau-né aussi longtemps que vous le souhaitez. La prise de poids et la mesure du bébé peuvent attendre, ainsi que les différents soins à lui prodiguer, comme l’injection de vitamine K et l’onguent antibiotique dans les yeux. Ai-je besoin de préciser que vous avez la possibilité de les refuser, eux aussi? Bien entendu, aucun supplément ou traitement ne peut être administré à l’enfant sans votre consentement. Ceci inclut la préparation pour nourrissons. Les routines d’établissement ne sont pas très reposantes pour la nouvelle maman, il est ainsi bon de savoir que vous avez le droit d’exiger ne pas être dérangée pour l’exécution de celles-ci. Un conseil que je donne en période prénatale : dites à votre infirmière que vous la sonnerez lorsque Bébé se réveillera plutôt que de venir vous voir d’emblée aux trois à quatre heures. De cette façon, on ne bouscule le sommeil de personne. Et si vous n’en pouvez plus des murs verts et des rôties froides, vous pouvez plier bagage et quitter l’établissement dès que vous le souhaitez même si le médecin n’a pas signé votre congé. Lorsque les parents quittent plus tôt, l’infirmière du CLSC vient généralement vous visiter un peu plus rapidement, tout simplement.
Toutes ces informations sont tirées du très utile dépliant Grossesse et accouchement – Droits des femmes que je vous encourage à consulter et à faire imprimer sur le site de l’Association de la santé publique du Québec. J’ajoute que pour faire des choix éclairés, il faut avant tout être informé. Les intervenantes chez Mère et Monde prendront le temps, lors des cours prénataux, de voir en détails avec vous les interventions possibles pour vous guider. Les informations partagées sont basées sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, et de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada. Vous serez plus en confiance et plus calme, si vous avez le bagage nécessaire AVANT le jour J. Évitons donc les « si j’avais su… »
Bien que cet article me semble très pertinent et intéressant, il y a un point qui me ‘chicotte’… Lorsque vous dites que les mamans peuvent choisir le type d’anesthésie lors de leur césarienne, je me demande sur quoi cette affirmation est basée. Je travaille en salle d’opération depuis plusieurs années déjà et je me demande si un anesthésiste acquiescerait à une demande d’anesthésie générale de la part d’une patiente. Selon mon expérience, ce type d’anesthésie est pratiquée seulement lors d’extrême urgence ou lorsque l’anesthésie épidurale ou rachidienne n’est absolument pas possible. Quand vous parlez d’options, je me demande aussi quelles sont les options. À part de l’anesthésie générale (endormie) et de l’anesthésie régionale (rachidienne ou épidurale), je ne vois pas vraiment quelles sont les autres options. J’ai déjà entendu parler d’hypnose et d’acupuncture, mais je crois que ces options sont très limitées au Québec.
Bonjour Marie-Josée,
Merci pour votre commentaire.Tout d’abord, mon affirmation est basée sur la documentation fournie par l’Association pour la santé publique du Québec, soit le dépliant dont je parle dans mon billet. Il y est écrit ceci: « Si on vous dit que vous devez avoir une césarienne, vous avez le droit… d’être informée sur les différents types d’anesthésie disponibles et de choisir celui qui vous convient ». Concrètement, je sais que les femmes peuvent choisir, entre autres, de recevoir ou non du gaz anesthésiant à inhaler lorsqu’elles ont l’anesthésie régionale. Théoriquement, la femme aurait aussi un droit de regard sur l’anesthésie générale, ou non. C’est un droit légal, mais cela ne veut pas dire que c’est pratique courante ou que ça plairait à l’anesthésiste. J’ai moi-même refusé une anesthésie générale pour une chirurgie qui ne se pratiquait, en théorie, jamais avec une anesthésie régionale. J’ai dû discuter avec le médecin et l’anesthésiste et faire valoir mon point, mais j’ai pu le faire. Les professionnels se doivent de justifier leurs choix et de les expliquer, pas de les imposer. Dans mon article, je ne fais que décrire les droits qui concernent les femmes tels qu’ils sont décrits, dans une optique de choix éclairé. Il n’y a pas si longtemps, on croyait que les femmes n’avaient pas le choix de pousser dans la position gynécologique parce que le médecin « n’accepterait pas » d’assister l’accouchement autrement…
Une femme enceinte (ou qui souhaite le devenir) a-t-elle le droit légalement, au Canada, d’exiger une césarienne de convenance pour des raisons strictement personnelles mais qui conviennent davantage à ses valeurs, ses besoins et ses volontés profondes et ceci, sans qu’aucune raison psychologique ne soit, bien évidemment, inscrite à son dossier médical pour justifier cette césarienne demandée par la future maman, lorsque celle-ci est apte et autonome à décider pour elle-même? Merci pour l’information!
Bonjour Isabelle,
Dans beaucoup d’hôpitaux au Québec, la césarienne de convenance est refusée s’il n’y pas de causes médicales à cause des risques associés à cette chirurgie et à ses coûts. Une accompagnante à la naissance Mère et monde pourrait tenter de bien vous renseigner sur une préparation à l’accouchement correspondant à vos besoins dans le cadre de cours prénataux privés à votre domicile. Pour en savoir plus, je vous invite à nous téléphoner.
Cordialement,
L’équipe de Mère et monde
wwww.mereetmonde.com
http://www.coursprenataux.com (notre livre)
Bonjour.
Ma femme est enceint de 40 semaines et ca date est le 13 Avril 2017, est-ce que ma femme peux exiger à son médecin de l’accoucher, car le médecin veux la faire attendre jusqu’au 23 Avril.!!
pk faire prolonger la grossesse quand elle est déjà à terme et suite à plusieurs connaissances qui ce sont fait prolonger leurs grossesse jusqu’à 41 semaines 1/2 avait beaucoup de méconium et le bébé a été déclar`mort à la naissance!!! par le même médecin qui suit ma femme.
avons nous droit en tant que parent, d’exiger l’accouchement ou nous n’avons aucun recourt et sommes pris au dépend du médecin et du système de santé??
merci beaucoup.
Bonjour Julien,
La norme au Québec est de déclencher l’accouchement de manière artificielle à 40 semaines de grossesse + 10 jours, recommandations de la SOGC, pour prévenir les risques plus élevés de césariennes quand le col utérin n’est pas mature, entre autres. Dans la littérature, il n’y a pas de lien qui a été démontré quant au risque plus élevé associé à la mortalité infantile avant 40 + 10 jours. Entre temps, bien entendu, la femme doit être suivie de près par son médecin pour s’assurer que sa grossesse ne comporte pas de risques. Chaque cas est unique, il va de soi. Nous vous invitons à en parler à votre médecin pour mieux comprendre votre cas. Et à lire notre ouvrage, « Nos cours prénataux à la maison », Éditions de l’Homme pour rédiger un plan de naissance pour transmettre vos demandes au corps médical (chapitre 2), si tel est votre désir. Et mieux comprendre la fin de la grossesse (chapitre 4).
http://www.editions-homme.com/nos-cours-prenataux-maison/isabelle-roy/livre/9782761933094
Cordialement et bonne naissance à votre enfant,
L’équipe Mère et monde
http://www.mereetmonde.com
http://www.coursprenataux.com
Bonjour,
Je suis enceinte de 30se + 5j de jumeaux didi, 1ere grossesse, 39 ans.
Depuis mes 5 derniers suivis en clinique GARE et avec mon médecin de suivi, je me fait imposer des TV (vérification du col). Donc, 1 TV par semaine.
J’ai réussi à en eviter 1 seul. Je ne suis pas du tout à l’aise avec cette pratique. Pour moi, c’est une agression à chaque fois. Je suis stressée de savoir qu’il y aura un TV lors de la rencontre de suivi et je suis mal pendant toute la journée par la suite.
Ai-je le droit de refuser ces TV? La vérification de longueur du col par écho peut-elle être suffisante ? Y a-t-il d’autres options?
La menace de m’envoyer loin de la maison pour suivi a Québec si refus de ces examens est-elle réelle ou une simple mesure de pression ?
Merci
Nous vous invitons à parler de votre sentiment à votre médecin et savoir pourquoi le toucher vaginal a été effectué. En espérant que vous vous sentiez mieux. N’hésitez pas à en parler à votre accompagnante, qui pourrait vous donner des conseils pour ouvrir la communication avec votre médecin et répondre à vos questions, en fonction de votre profil personnalisé et des informations données par votre médecin. Cordialement, l’équipe de Mère et monde, http://www.mereetmonde.com
Bonjour ,
Est ce que l’hôpital ou j´accoucherai ont le droit de refuser que mon garçon soit présent a mon accouchement avec mon mari , peu importe son âge ? Ou selon mes droits ils se doivent de respecter ma demande, que mon garçon soit présent , même si cela va à l’encontre de leur politique ?
Et est ce que ca fait partie des droits de l’homme que de pouvoir exiger que mon garçon dorme une nuit à l’hôpital avec nous ?
Merci :)
Bonjour Laure,
Nous vous invitons à en discuter avec votre médecin. La plupart des hôpitaux au Québec le permettent. Vous pourriez faire appel aux services d’une accompagnante à la naissance Mère et monde pour veiller sur votre garçon durant l’accouchement et vous soutenir, vous et votre conjoint, en parallèle. Vous pouvez aussi parcourir le chapitre 2 de notre livre, « Nos cours prénataux à la maison » (Québec) et « Se préparer à l’accouchement en sept leçons’ (Europe), Éditions de l’Homme, pour rédiger un plan de naissance en ce sens.
Cordialement.
Bonjour . Je suis inscrite pour l’accouchement dans une clinique mais actuellement je peu plus régler les frais de l’accouchement. Est que si je vais chez les urgences ou moment de l’accouchement je vais être refuze ?
Bonjour, il est important de payer votre accouchement ou par la RAMQ au Québec ou par la sécurité aide en France pour avoir un médecin ou une sage-femme. Les accompagnantes à la naissance n’ont pas le droit de faire des suivis obstétriques. Bonne chance !