bebe-cri-mere-et-mondeVous attendiez ce moment depuis neuf longs mois… Bébé est enfin arrivé! Les premières heures sont idylliques, ou presque : les premiers regards, la première tétée, la découverte du petit miracle… Vous vous émerveillez devant son tempérament calme et son endormissement quasi-instantané. Ah, la vie est belle!

Vous appelez votre entourage pour leur dire quel merveilleux bébé vous avez. Il dort et ne pleure pratiquement pas! Vous êtes vraiment chanceuse. Ainsi donc vont les 48 premières heures de vie ou tout est (relativement) beau dans le meilleur des mondes avec le plus extraordinaire des nouveau-nés.

Puis arrive la troisième journée ;  pleurs incessants, tétées groupées, bébé constamment insatisfait…

Mais qu’avez-vous fait pour tout gâcher? Que s’est-il passé entre l’hôpital et la maison? Êtes-vous déjà en train de le gâter? Souffre-t-il de coliques ou pire encore, d’un dédoublement de la personnalité? Rien de tout ça voyons! Bienvenue dans le troisième jour de vie.  

accompagnante à la naissance
accompagnante à la naissance

Les différentes étapes de la période postnatale

Commençons par le commencement en essayant de décortiquer brièvement les différentes étapes de la période postnatale de votre enfant. Tout d’abord, les deux premières heures de vie : elles sont entièrement consacrées à la découverte et à la première rencontre. Les réflexes innés du petit sont bien présents et après quelques temps, il est prêt pour la première tétée qui se veut plutôt un apprivoisement qu’un apport en nourriture.

Soyons honnêtes, il était alimenté en continu il y a à peine une heure! Généralement, il se rendort après environ deux heures, satisfait. Les heures suivantes, à moins de conditions particulières, sont assez calmes au niveau des éveils et des tétées. Il s’agit de la période de récupération postnatale pour la mère et l’enfant.

Ce dernier en profite sans aucun doute, la maman souvent moins. Elle est sur un nuage, encore sur l’adrénaline de l’évènement et souhaite répandre la bonne nouvelle. Les hormones de grossesse demeurent présentes dans son corps et la fatigue ne se fait pas sentir plus qu’il ne la faut, pour l’instant.

Le bébé puise dans ses réserves bâties au cours des dernières semaines de grossesse et il ne faut pas s’inquiéter si les tétées sont courtes, moins efficaces ou moins fréquentes.

En bref, on a en ce moment un poupon qui a peu d’éveils et donc qui ne boit pas souvent, et une maman qui ne récupère pas tant que ça. Cette période de calme dure environ 24 à 48 heures selon plusieurs facteurs.

Le troisième jour

Et qu’est-ce qui vient ensuite? Le fameux troisième jour… Pour être plus juste, je devrais dire la deuxième ou troisième nuit. Le bébé émerge de sa récupération, et débute ses tétées groupées. Biologiquement, les éveils sont plus fréquents en soirée et en début de nuit chez le bébé humain, et lorsque les éveils sont groupés et rapprochés sur une courte période de quelques heures, on a aussi droit à des tétées semblables.

C’est un moment très intense pour les nouveaux parents qui passent d’un bébé qui boit aux trois à quatre heures, à  un qui peut boire 10 à 15 fois en aussi peu que quatre ou cinq heures (parfois moins) sans en avoir l’air satisfait.

Il peut être irritable et difficile, voire impossible, à rendormir. Il a besoin de contact et de chaleur et pleure lorsqu’on le dépose. La fatigue accumulée des derniers jours se fait sentir chez le père comme chez la mère, et la chute des hormones de grossesse affecte le moral de la nouvelle maman.

Se sentir incompétents sans l’aide des «professionnels» ?

Les parents sont déstabilisés par ce qui se passe, surtout que cette période survient fréquemment lors de la première nuit à la maison. Il y a de quoi se demander ce qu’on faisait comme il faut à l’hôpital ou à la maison de naissance, et se sentir incompétents sans l’aide des «professionnels».

Qui plus est, la montée laiteuse n’est pas toujours arrivée lorsque débutent les tétées groupées. La mère qui allaite croit alors qu’elle n’aura pas de lait, que son bébé meurt de faim et la culpabilité prend le dessus. Ce serait plus facile si on arrêtait de justifier chaque comportement du nouveau-né (pleurs, sommeil, éveils) par la faim ou la satiété !

« Un bébé qui s’éveille est un bébé qui a faim, un bébé qui pleure est un bébé qui veut téter, un bébé qui dort dur en est un repus »Comment voulez-vous que la mère n’ait pas l’impression que ces 12 tétées entre neuf heures et minuit sont de sa faute ?!

Une période d’adaptation

On prend une grande respiration. Vous êtes en pleine période d’adaptation, tout le monde est épuisé et il faut s’apprivoiser, et apprivoiser cette nouvelle vie. N’hésitez pas à garder l’enfant près de vous de jour comme de nuit pour pouvoir répondre plus rapidement aux besoins et éviter les escalades de pleurs.

Proposez le sein ou le biberon aux éveils et aux signes qu’il est prêt à téter, et ne soyez pas inquiète si les tétées sont groupées en soirée : rappelez-vous que c’est biologiquement normal. Relayez-vous, dormez quand le bébé dort (faites-le!), procrastinez sur tout ce qui n’est pas urgent, et aller prendre l’air.

L’intensité du troisième jour est temporaire, et il faut se le répéter. Trésor, tout comme vous, s’habituera à son nouvel univers, vous vous reposerez, et les choses se tasseront. En utilisant certains trucs comme le porte-bébé ou l’allaitement en position couchée, vous vous faciliterez la vie et conserverez vos précieuses énergies.

Et surtout, ne vous sentez pas mal si vous êtes emplie d’émotions contradictoires à ce moment-là : le troisième jour c’est comme un lendemain de veille, pour vous et votre bébé. On finit toujours par s’en remettre… ;)