Encore une question qui revient très fréquemment lors des cours prénataux : dormir avec son bébé, c’est dangereux? De ce que j’observe, ce ne sont pas les futurs parents d’un premier bébé qui se questionnent le plus à ce sujet à ce moment. De manière générale, et pour différentes raisons, ceux-ci optent d’emblée pour la couchette ou le moïse. La question étant alors : dans une chambre à part ou dans la nôtre? Ce sont plutôt les parents de deuxième bébé et plus qui s’interrogent sur le partage du lit parental. Pourquoi? Parce qu’ils ont l’expérience des premiers jours et des premières semaines où, très souvent, Bébé finit dans le lit de Maman et Papa. Les doutes font surface alors que l’entourage, incluant les infirmières, leur font les gros yeux. Ainsi, les parents de premier bébé se poseront la question, vous le devinez bien, après quelques jours de vie, en rencontre postnatale.
Je réponds toujours de la même façon. Vous me demandez ce que j’en pense, je vous donne les recommandations des grands organismes. Vous me demandez ce que j’ai fait comme mère, je vous partage mon expérience comme une amie le ferait. C’est ce que je vous propose donc aujourd’hui. Notez bien que mon histoire personnelle m’appartient, et qu’elle ne représente en aucun cas un avis professionnel.
Tout d’abord, connaissez-vous la différence entre cododo et partage du lit parental? Pour vous éclairer, en voici la définition telle qu’elle apparaît sur le site de la Société Canadienne de Pédiatrie, dans le document Des recommandations pour créer des environnements de sommeil sécuritaires pour les nourrissons et les enfants : Le partage du lit désigne une organisation du sommeil selon laquelle le bébé partage la même surface de sommeil qu’une autre personne. Le cododo désigne une organisation du sommeil selon laquelle le nourrisson se trouve à peu de distance de sa mère mais non sur la même surface de sommeil. Le fait de dormir dans la même pièce (le partage de la chambre), mais non dans le même lit, définit le cododo.
Le cododo, dans sa définition officielle, est la recommandation en vigueur présentement pour les bébés jusqu’à l’âge de six mois. L’enfant devrait dormir dans une couchette ou un moïse de façon sécuritaire, c’est-à-dire couché sur le dos, sur une surface « dure », sans oreiller, coussin, douillette, tour de lit, peluche et autres accessoires posant un risque d’asphyxie. Il devrait dormir ainsi, dans la chambre de ses parents. Ce que les études relatives au risque de mort subite du nourrisson (MSN) ont démontré, c’est que dans la plupart des cas associés au partage du lit, les nourrissons étaient dans un environnement non sécuritaire confirmé : partage du divan, présence de tabagisme, d’objets mous à proximité, partage du lit dans un lit d’eau, etc. Pour minimiser les risques de MSN, en plus des conditions énumérées plus haut, l’enfant ne devrait pas être exposé au tabagisme ni avant ni après la naissance, ne pas être couché, même de façon temporaire, dans un lit improvisé (lit défait ou mou, coussin, fauteuil, etc.) et être allaité. Si en tant que parent vous êtes épuisé, évitez de vous assoupir sur le divan ou votre fauteuil incliné avec votre bébé. Cette pratique est particulièrement dangereuse, à moins d’avoir quelqu’un qui veille sur vous à ce moment (et qui ne s’endort pas autant que vous!). Dans tous les cas, vous ne devez jamais partager une surface de sommeil avec un nourrisson si vous êtes sous l’effet d’une médication, de l’alcool ou de la drogue, même si vous ne croyez pas vos facultés affaiblis. Il ne doit pas y avoir un risque de chute ou de suffocation. Malgré tout vous devriez, selon les grands organismes, considérer que l’enfant est toujours plus en sécurité dans sa propre couchette en partage de chambre, qu’en partage de lit. Voilà pour les recommandations!
Et moi, qu’est-ce que j’ai fait? Comme bien des parents, j’ai dormi avec mes bébés. Pas tout le temps par contre. J’ai fait du cocodo, donc du partage de chambre, avec chacun de mes enfants. Selon mon sommeil et le leur, je l’ai pratiqué jusqu’à un peu plus d’un an et parfois seulement 4 mois. Je suis convaincue que le sommeil du parent est aussi important que celui du bébé. Vous pouvez prendre cette affirmation dans les deux sens : pour et contre le cododo ou le partage du lit parental. Il n’y a pas que des risques à dormir dans le même lit que Trésor, sinon pourquoi le ferait-on ailleurs dans le monde? L’allaitement y est facilité, le ré-endormissement des deux partis aussi, le maintien de la chaleur corporelle y est assuré, et le besoin de sécurité par proximité est comblé. Le partage du lit aurait un effet diminutif sur la MSN parce que le sommeil de la mère et de l’enfant est plus léger sans pour autant être moins réparateur. Pas simple, n’est-ce pas? Toujours est-il que j’ai respecté les règles de sécurité lorsque mes enfants étaient dans mon lit, je m’assurais que mon conjoint était conscient de leur présence et que ni lui ni moi n’étions fatigués outre mesure. S’il s’endormait sur le divan avec un bébé, je veillais au grain. Si la présence du poupon nuisait à mon sommeil, je le déposais tout simplement à côté de moi, dans son moïse, ou alors Papa prenait la relève du dodo collé. J’ai fait beaucoup de portage durant le jour plutôt que de faire des guerres de « couche-recouche » dans leur lit. J’ai usé et abusé des dormeuses (également appelées gigoteuses ou couvertures-sac) pour éviter les couvertures qui se retrouvent au visage, et pour que l’enfant conserve sa chaleur lorsque je le déposais dans son lit. Je me suis fais confiance et j’ai fait confiance à mes bébés. Parfois ça voulait dire « tout le monde dans le lit! » et d’autres fois « toi dans le tien, moi dans le mien ».
Bonne réflexion!
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