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À titre de médecin spécialisée en obstétrique à l’Hôpital La Salle à Montréal depuis une vingtaine d’années et à titre de spécialiste dans le livre « Nos cours prénataux à la maison » aux Éditions de l’Homme, j’ai eu l’occasion de collaborer à plusieurs reprises avec des accompagnantes à la naissance.

Billet rédigé par Dr Julie Choquet, médecin spécialisée en obstétrique

1. L’accompagnante à la naissance, les bienfaits durant la grossesse

Dans le cadre de ma pratique professionnelle, j’assure le suivi médical de plusieurs femmes enceintes durant la grossesse et l’accouchement. À travers leur extraordinaire expérience de vie, j’essaie du mieux que je peux, de me révéler empathique et d’être soucieuse de répondre à leurs désirs et leurs besoins. À mes yeux, le fait que les futurs parents soient parallèlement soutenus par une accompagnante à la naissance durant la grossesse augmente les chances que la femme soit bien préparée pour l’accouchement, en complément ou pas de cours prénataux en CSSS. Par l’entremise de rencontres personnalisées de préparation à l’accouchement, ils auront reçu entre autres des informations pertinentes au sujet des nausées de grossesse, l’alimentation de la femme enceinte, des outils pour gérer la douleur de manière naturelle, le plan de naissance, les phases du travail, les soins à l’enfant, l’allaitement et j’en passe !

2. L’accompagnante à la naissance, un travail complémentaire à l’infirmière 

Lors de l’accouchement, l’accompagnante à la naissance s’avère une intervenante de plus pour guider le père dans les techniques de massages et autres outils pour apprivoiser la douleur de manière non pharmacologique (ou tout simplement le remplacer s’il désire effectuer une sieste durant un long accouchement, par exemple). L’accompagnante à la naissance peut encourager la femme dans son travail, lui rappeler de se nourrir, de se mobiliser, etc. Les infirmières sont parfois fort occupées et avoir deux mains de plus dans l’exercice de toutes ces tâches de soutien s’avère un atout, selon moi. Durant un travail qui se prolonge (notamment dans le cadre d’un premier accouchement), je me répète, l’accompagnante à la naissance peut permettre un certain répit au conjoint, dans l’assistance de la mère. Parfois, celle-ci n’a pas de partenaire. Dans une telle situation, le rôle de l’accompagnante à la naissance est d’autant plus important.

3. L’accompagnante à la naissance, une personne de confiance pour les parents

Ayant rencontré sa cliente avant l’accouchement, l’accompagnante à la naissance connait son style d’apprentissage, sa personnalité et peut donc expliquer les interventions médicales d’une façon plus individualisée et adaptée aux besoins de la mère. Le fait d’avoir discuté à l’avance avec la mère des différentes procédures médicales durant l’accouchement (ex. : le monitorage ou la césarienne, par exemple), qui peuvent être nécessaires en travail, rend nos explications médicales plus compréhensibles pour les parents. Le climat de confiance qui s’établit entre le couple et l’accompagnante à la naissance aide celle-ci à démystifier les différentes étapes du travail et les interventions médicales qui peuvent y être utilisées.

4. L’accompagnante pour mieux vivre la douleur de l’accouchement

Durant l’accouchement, l’accompagnante à la naissance propose des idées pour aider la femme à changer ses positions avec ou sans le ballon, à se mobiliser quand le travail stagne ou que la position du bébé n’est pas idéale. Elle peut aussi recommander diverses techniques pour aider la mère à mieux gérer la douleur comme des respirations et des massages, n’excluant pas la péridurale, si tel est le désir de la mère. Souvent, les positions et les différentes manœuvres pour diminuer la douleur auront été essayées avec le couple durant la grossesse, lors des sessions de préparation à l’accouchement. Les parents n’auront donc pas à les apprendre en plein travail.

5. Les bienfaits de l’accompagnement à la naissance démontrés

Finalement, des études indiquent que le fait d’avoir un accompagnement durant le travail et l’accouchement diminue le recours aux analgésiques, à la péridurale, aux accouchements assistés (ex : forceps) ainsi qu’aux césariennes. Étant donné les risques pour la mère et son enfant et les coûts engendrés par l’augmentation de ces interventions, toute mesure qui peut au contraire diminuer leur incidence devrait donc être encouragée !