Le besoin d’être soutenues et accompagnées durant la naissance de son enfant est partagé par à peu près toutes les femmes. Dans notre culture, le père est généralement celui qu’on désigne comme accompagnant principal. Ailleurs ou dans des cultures différentes, la famille proche ou élargie, de même que des membres de la communauté féminine tiennent ce rôle. Avez-vous pensé à être accompagnée par une sœur, une cousine, votre mère ou même votre belle-mère pour votre accouchement? Est-ce une bonne idée ? Quels sont les avantages et les risques à laisser entrer la famille dans ce moment spécial? Tout un questionnement, un débat même! Lisez donc ceci.
Qu’est-ce qui motive le désir d’avoir un membre de la famille à son accouchement? Les raisons sont multiples. Peut-être est-ce la relation enveloppante et maternante que vous entretenez avec votre mère et qui vous paraît essentielle pour traverser ce moment, ou alors vous êtes rassurée par l’idée d’avoir une femme qui a déjà enfanté près de vous, comme votre sœur. Votre conjoint, insécurisé par l’évènement, peut vous avoir proposé la présence de sa propre mère pour vous soutenir tous les deux. Ou bien est-ce votre cousine qui vous a vendu le concept durant les neuf derniers mois? Le projet comporte bel et bien quelques avantages. Avoir une personne de confiance avec vous pour la naissance est primordial, et lorsque vous pensez « personne de confiance », outre votre partenaire, vous pensez probablement à un membre de la famille ou à une amie proche. Le fait de se sentir en sécurité, bien entourée, diminue considérablement votre stress et du même coup, la sécrétion d’adrénaline très dérangeante pour le travail d’accouchement (avez-vous lu le billet précédent?). La parenté vous connaît bien et sait comment vous parler lorsque vous êtes triste ou inquiète. Elle a le don de vous faire rire ou de vous remonter le moral quand ça ne va plus. La voix ou l’odeur de votre mère vous rassure, de façon consciente ou non. Et en plus, elle prend soin de vous comme nulle autre!
Alors, pourquoi s’en passer? Malheureusement, je réalise avec l’expérience qu’un membre de la famille est rarement un bon choix d’accompagnant. Je n’inclus pas le père ici, on s’entend. À moins d’être ou d’avoir été intervenante dans le domaine de la périnatalité, l’expérience de votre belle-mère est sans doute limitée à ses propres expériences et celles de ses proches. La nature humaine étant ce qu’elle est, les mères ont souvent tendance à étaler ces expériences ou à les comparer. À mon avis, il n’y a rien de pire que la comparaison des accouchements entre eux, puisque aucun accouchement n’est pareil et personne ne sait comment vous accoucherez. Il est inutile de vous mettre des scénarios, ou des idées dans la tête. Vous n’avez pas non plus besoin de vous faire dire « moi quand j’ai accouché, bla bla bla ». Voulant bien faire, les femmes ayant déjà enfanté imposeront parfois leur vision de la naissance à la future maman. Elles ont des recettes, elles sont passées par là, elles savent de quoi elles parlent! Cela n’a rien de constructif. Les nouvelles pratiques et connaissances dans le domaine peuvent également créer un décalage entre les naissances à l’époque de cette personne, et la vôtre. La méconnaissance des mécanismes en fonction et de la physiologie de l’accouchement est un gros handicap pour une personne de soutien. Il ne faut pas négliger non plus le malaise que peut engendrer le fait de voir sa fille souffrante pour votre mère. Comme maman, on ne veut surtout pas être témoin de la douleur de son enfant, on veut le soulager à tout prix! Or, la douleur est nécessaire et bénéfique lors du grand jour. N’oubliez pas aussi que le père pourrait se sentir mis à l’écart par une sœur très sûre d’elle-même qui prend son rôle trop à cœur.
Si vous choisissez tout de même d’avoir quelqu’un de la famille avec vous, je vous offre quelques conseils. Tout d’abord, assurez-vous que la personne choisie respecte vos besoins et vos choix et s’engage à vous accompagner comme vous êtes, sans jugement. Faites-la participer à vos cours prénataux pour qu’elle soit à jour et préparée. Établissez clairement ce que vous attendez d’elle, vous et votre conjoint. Et surtout, ne laissez quiconque vous imposer sa présence ou celle de quelqu’un d’autre. Vous devez être confortable dans chacune des décisions prises quant à VOTRE accouchement. Voilà!
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