Si l’on questionne plusieurs futures mamans sur leurs craintes liées à l’accouchement, la peur de la douleur sera fort probablement en tête de liste. Rien de nouveau sous le soleil : un peu tout le monde craint, à la base, d’avoir mal. Mais évidemment si l’entourage familial, la gang du bureau, les amies, les voisines et la commis caissière en rajoutent, le niveau d’anticipation risque d’augmenter légèrement. Juste un petit peu. Assez parfois pour avoir peur d’accoucher, ou s’en croire incapable. C’est triste, parce que la douleur de l’enfantement ne devrait pas être crainte. Je ne dis pas là qu’elle est nécessairement source de réjouissance pour toutes, mais elle mérite un peu d’attention positive et surtout qu’on arrête de la fuir comme la peste. Voici pourquoi.
Avoir mal en accouchant a un gros avantage sur le plan physique : cela vous fait sécréter de précieuses endorphines. Les endorphines sont produites lorsqu’il y a excitation, orgasme… et douleur. Elles sont notre morphine naturelle, elles agissent sensiblement comme les opiacés synthétiques : elles ont un pouvoir analgésique et provoque une sensation de bien-être importante. Vous savez, comme lorsque vous revenez d’un entraînement. Elles vous aident à vous détendre, et par le fait même, relaxe vos muscles, votre corps. Plus la femme est détendue sous l’effet de ces neurotransmetteurs, moins son corps offre de résistance. Elle produit alors moins d’adrénaline qui elle, est source de crispation, de stress et de résistance musculaire… En plus d’augmenter la perception de la douleur et de diminuer l’efficacité des contractions! C’est donc dire que la sécrétion d’endorphines favorise la bonne progression du travail d’accouchement en plus de diminuer la douleur perçue et d’initier une sensation de bien-être. Avoir mal, pour avoir moins mal. Hum… Croyez-le ou non, j’ai souvent vu des mères en travail s’endormir entre deux contractions, complètement dopées à leur morphine naturelle! Fait non négligeable, le bébé profite aussi des endorphines de sa maman. On oublie parfois que l’accouchement n’implique pas seulement une mère qui accouche, mais aussi un bébé qui naît. Aidons-le comme on peu, en optimisant nos ressources naturelles pour un travail qui se déroule bien, et en l’aidant à se détendre.
Il est humainement « normal » d’être méfiant envers la douleur. À quel moment dans notre vie, hormis le jour de l’accouchement, est-ce qu’avoir mal revêt une connotation positive? Pas trop souvent pour ne pas dire jamais. Je suis et vous êtes conditionnée à craindre la douleur et à vouloir l’éviter à tout prix. Elle représente quelque chose de désagréable, voire même de dangereux. Jusqu’à maintenant, quand vous avez eu mal, c’était parce que vous étiez malade, blessée ou en piteux état. Comment pourriez-vous percevoir cette sensation autrement que de manière négative? Vous cherchez inconsciemment ou consciemment à vous en sauver, vous devenez crispée, raide, impatiente à son ressenti. Et là, vous allez devoir accoucher. En plus, il paraît que ça fait mal! Raison de plus pour commencer dès aujourd’hui à changer votre perception de la douleur.
Modifier cette perception n’est pas une mince affaire. Commencez par diminuer et relativiser vos autres craintes liées à l’accouchement en vous préparant pour le grand jour. Encore une fois, je radote, mais les cours prénataux sont une excellente façon de vous aider à comprendre le processus et les différents scénarios dans le but d’apprivoiser l’inconnu. Puis, prenez du temps pour tenter de changer vos mécanismes face à la souffrance physique. Fermez les yeux, et visualisez la naissance. Que se passe-t-il au juste? Un utérus qui se serre pour faire descendre le bébé, un col qui s’ouvre grand pour le laisser passer, un enfant qui se tourne sur lui-même, se love et glisse doucement… Rien de bien dangereux, n’est-ce pas? La douleur de la naissance n’est pas le reflet d’une quelconque blessure. Il ne se passe rien de grave, au contraire! Ce n’est qu’une sensation. Qu’une sensation. La prochaine fois que vous aurez mal, plutôt que de faire les cents pas en maudissant le coin de la table, arrêtez-vous pour plonger dans la douleur et vous demandez ce qu’elle est au juste. Une sensation, rien de plus. Apprivoisez cette sensation, et apprenez à vous détendre en sa présence plutôt que le contraire. Sachez que ces conseils valent aussi pour les femmes qui souhaitent avoir recours à des méthodes comme la péridurale, parce que la douleur peut s’installer à tout moment durant la naissance, et que l’anesthésie ne peut pas être prise à tout moment. Il faut s’équiper pour éviter le stress et les mauvaises surprises!
Dormir entre les contractions: je croyais pas à ça jusqu’à ce que ça soit moi qui soit droguée naturellement pendant mon accouchement et que je dorme moi aussi entre mes contractions!
Wow, ça fait du bien à lire à quelques jours de mon accouchement. Parce que oui…la peur, prend souvent le dessus! Je souhaite être capable de faire comme la dernière fois et de me mettre dans un état de « méditation »…c’est vrai que je ressentais moins la douleur :)
Moi aussi je m’endormais entre 2 contractions alors qu’elles étaient espacées de 2min !
Par contre, il faut bien choisir sa prépa à la naissance, car la mienne c’était plus contre-productif qu’autre chose ! Heureusement qu’il y avait internet et les copines pour me préparer ^^
Effectivement Emilie, il faut bien choisir sa préparation à la naissance. Je me méfie un peu d’internet en ce sens, puisque si on ne sait pas où chercher, on peut tomber sur à peu près n’importe quoi… Les copines c’est une bonne idée, tant qu’on ne s’approprie pas leurs histoires et qu’on demeure consciente de toutes les possibilités. L’accouchement, c’est unique et ça ne se compare pas! :)