La première fois qu’on m’a parlé du métier d’accompagnante à la naissance (ou doula), j’ai eu une révélation. J’avais une passion pour la périnatalité et je n’arrivais pas à croire qu’il existait une pratique qui collait autant à moi. L’étincelle dans mes yeux, je la vois dans ceux des autres lorsque je leur explique ce que je fais dans la vie; on me trouve chanceuse, privilégiée… « Ah, wow! J’aimerais tellement ça mais… »
Mais quoi? Le métier d’accompagnante à la naissance est beaucoup plus accessible qu’on le pense! Êtes-vous une bonne candidate?  

temoignages-accompagnement-accouchement-naissancePlusieurs femmes ayant été accompagnées souhaitent le faire à leur tour. Le contact avec une doula permet de voir toutes les joies et les opportunités qui viennent avec le métier. La description suivante s’adresse donc à celles qui n’ont jamais accouché ou qui n’ont pas eu recours à ce service. Qu’est-ce qu’une accompagnante à la naissance? Contrairement à ce que le nom indique, son rôle ne se limite pas à l’accouchement. Elle informe et soutient les futurs parents durant la grossesse, leur offre des cours prénataux très personnalisés et demeure une personne ressource en tout temps, disponible pour eux 24/7. Elle assure une présence bienveillante lors de la naissance où son utilité s’exprime différemment selon les besoins : elle peut préserver la bulle et l’intimité du couple et assurer un pont avec le personnel médical, voir au soutien et au bien-être physique de la mère… et du père, procurer des massages ou guider le partenaire, rassurer et encourager tout au long du travail.  Après l’arrivée du bébé, elle accompagne les parents dans leur nouveau rôle, répond à leurs interrogations et les sécurise.

Ce sont beaucoup de rôles à remplir pour l’accompagnante. Celle qui y aspire doit être empathique, à l’écoute et respectueuse. Respectueuse du cheminement et des besoins de l’autre malgré ses propres croyances, de l’équipe médicale et des intervenants qui croiseront sa route, et de ses valeurs et convictions. L’ouverture d’esprit et la souplesse sont des qualités importantes puisque chaque cliente aura des attentes et des besoins différents. Il faut être capable de mettre ses préjugés de côté et d’accompagner le couple (ou la femme seule) tel qu’il est. Une bonne doula fera abstraction de son expérience personnelle puisqu’elle a compris que les histoires de cas ne servent à rien ni personne dans ce domaine. Elle fait preuve de curiosité et veut offrir de l’information juste et probante. Difficile aussi de faire ce métier si l’on n’est pas prête à se dévouer : la doula est disponible en tout temps pour ses futures mamans et les accouchements peuvent parfois être exigeants… Sauf qu’ils sont tellement gratifiants et enrichissants sur le plan humain.

Pas nécessaire d’être infirmière ni professionnelle de la santé

Si vous avez ces qualités, vous avez ce qu’il faut pour être une bonne intervenante. Peu importe votre vécu, votre personnalité, votre couleur, vous serez la personne qu’un couple recherche.
Il n’est pas nécessaire d’être infirmière ni professionnelle de la santé pour devenir accompagnante à la naissance, alors que le suivi offert n’est pas d’ordre médical. Cela ne veut pas dire que la formation soit superflue! À vrai dire, elle est essentielle. L’initiation à l’accompagnement (la formation de base) touche l’aspect physiologique et médical de la grossesse, de l’accouchement et de l’allaitement de manière détaillée incluant les recommandations des organismes officiels, la relation d’aide, le contact avec la clientèle, entre autres. Les ateliers de perfectionnement qui mènent à la certification font la différence sur le terrain et permettent une reconnaissance qui vous autorisera à émettre des reçus pour les assurances privées de votre clientèle. La certification ajoute près de 1000 heures de formation et de stage à votre bagage afin de gagner en savoir, en expérience et en crédibilité. Le plus beau dans tout ça? La formation est offerte la fin de semaine et chez Mère et Monde, elle est accessible aux femmes à l’extérieur du Québec via notre programme pour étudiantes étrangères. Par la suite, de nombreux ateliers vous permettent de vous tenir à jour et de vous démarquer des autres en plus de varier votre offre afin de rejoindre un maximum de clients. Les possibilités sont (presque) infinies.

Des femmes provenant d’à peu près tous les domaines professionnels deviennent doulas. J’ai moi-même travaillé dix ans dans le domaine animalier avant de retourner aux études pour être une fée des naissances. Il est possible de pratiquer à temps plein, à temps partiel et même de conserver un autre emploi principal en ne faisant que quelques accompagnements ponctuels. Vous décidez de vos disponibilités et vous faites votre propre horaire de cours prénataux avec votre clientèle. Évidemment, on ne peut prévoir le moment d’une naissance alors il faut être flexible, disponible et facile à rejoindre en tout temps, tout moment… même la nuit! Vous aurez deviné que si vous avez des enfants, un conjoint compréhensif et un réseau de gardiennage sont des indispensables dans votre nouveau rôle.

À l’instar des autres accompagnantes, je sais que j’ai le plus beau métier du monde malgré les horaires atypiques. J’ai créé des liens très forts avec des gens extraordinaires qui font toujours partie de ma vie, d’une façon ou d’une autre. Les souvenirs des naissances restent gravés dans ma mémoire malgré le temps qui passe. J’ai eu le privilège et l’honneur d’être choisie pour accueillir la vie. J’ai encouragé, masser et masser encore, essuyer des larmes et pleurer à mon tour, j’ai souri et j’ai été émue, j’ai nourri à la petite cuillère et été nourrie avec toutes sortes de bonnes choses. Ce métier est merveilleux, vraiment. À votre tour maintenant!