La douleur de l’enfantement… Je me souviens avoir pensé à elle avant même de me réjouir, alors que je venais tout juste d’apprendre que j’attendais mon premier enfant. Je ne peux que comprendre les futures mères qui s’en inquiètent : tout le monde se plait à entretenir la légende! Quoique… la douleur existe vraiment. Différente pour chacune, absolument, mais bien réelle. Loin d’être l’ennemie à abattre, on gagne à découvrir des outils pour mieux vivre avec elle, pour l’apprivoiser et en faire son alliée lors de l’accouchement. Attention par contre de ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier en jetant votre dévolu sur une seule méthode de gestion de la douleur!
Cela fait déjà plusieurs années que j’anime des cours prénataux de petits groupes à Montréal et je remarque cette tendance à vouloir LA dernière technique, ou encore celle qui a si bien fonctionné pour la voisine de pallier. J’ai toujours refusé, même aux parents qui m’en faisaient explicitement la demande, de n’enseigner qu’une façon de gérer la douleur. Je connais trop bien la réalité sur le terrain : on n’y contrôle rien, ou en tout cas pas grand-chose. Il faut absolument être versatile et savoir s’adapter. Lorsque viendra le temps de choisir vos cours prénataux, assurez-vous qu’on prenne le temps de vous outiller le plus possible pour ne jamais vous sentir pris au dépourvu. Voyez ce qu’il est possible de découvrir en préparation prénatale.
La femme a en elle de nombreuses ressources pour faire un avec les vagues qui mèneront à la naissance de son bébé. Les techniques de respiration consciente et profonde, et les sons graves, détendent le corps tout entier en moins de deux. Si le partenaire les pratique également, ils représentent une excellente façon de rejoindre et de connecter avec une maman en travail qui communique peu ou qui commence à stresser. La visualisation n’est pas un réflexe pour tout le monde, mais elle peut vous être enseignée sous forme de scénarios. Ceux-ci feront partie de votre quotidien pour être bien intégrés lors de l’accouchement. Les hormones sécrétées durant le travail sont merveilleuses. Je vous invite à lire ou relire mon billet « Avez-vous peur d’avoir mal? » pour mieux saisir leurs rôles. Les cours prénataux axés sur une prise de conscience de ses capacités de femme à accoucher donnent d’excellents résultats, quand l’entourage offre le soutien nécessaire.
Les massages seront salvateurs pour certaines. Le toucher en général, doux et rassurant, fait du bien. En revanche, vous aimerez sans doute avoir dans vos bagages des méthodes de massages et de compressions visant à diminuer la sensation de douleur en augmentant les endorphines, hormones du bien-être. On pourra aussi vous montrer des points de pression, en plus de l’utilisation d’objets communs comme des balles de tennis ou un peigne. Vous pouvez bien rire, le peigne est souvent mon gros hit en salle d’accouchement!
Le changement de positions est primordial pour favoriser le travail et la descente du bébé en plus de soulager l’inconfort. Il existe des tonnes de possibilités mais certains principes de base gagnent à être connus afin d’être plus autonome le jour J. Dans une culture où la femme accouchante s’écoute elle-même, et non les autres, le changement de positions est naturel et spontané. Nous n’en sommes pas tout à fait là encore…
Il y a tant de choses à faire avec un ballon d’exercice! Bon d’accord, vous allez accoucher et non vous entraîner. Justement! J’ai vu bon nombre de femmes scotchées à ce ballon durant la naissance. Il est utile à tout stade et dans diverses positions : pas seulement assise! Il suffit de connaître quelques trucs d’utilisation et il pourrait bien devenir un de vos meilleurs amis.
Vous avez entendu parler des méthodes Bonapace ou HypnoNaissance? Ces méthodes de diminution du stress et de la douleur sont un outil de plus dans votre coffre. Tout comme pour les massages et les points de pression, elles font participer le partenaire et lui donne des trucs concrets pour accompagner sa conjointe. Chez Mère et Monde, nous avons des formatrices accréditées pour vous les présenter, en complément de la préparation à la naissance régulière. N’oubliez pas qu’il faut rester ouvert aux autres moyens et ne pas se concentrer sur une technique; le risque est grand! L’hypnose peut être difficile à pratiquer lors d’un accouchement très rapide (et déstabilisant!), et une méthode basée sur le toucher devient superflue si la femme ne le supporte pas en cours de route…
Une accompagnante à la naissance est, en soi, une boîte à outils. Elle prépare le couple à ce qui s’en vient, et veille à proposer massages, positions et autres idées en temps et lieux. Elle guide les parents pas à pas, de loin ou de près, selon les besoins. De par sa présence rassurante et ses connaissances, elle contribue à soulager les douleurs et à diminuer les interventions médicales. Y aviez-vous songé?
Ne négligez surtout pas l’importance de l’environnement pour la mère qui accouche. Une femme qui se sent à l’aise, confortable dans son lieu de naissance, voit ses endorphines augmenter et son stress, donc son adrénaline, diminuer. Ce faisant, la perception de la douleur décline et l’expérience est plus agréable pour tout le monde. Vous ne savez pas trop comment aménager la chambre? Lisez « Pour l’accouchement, préparez votre nid »!
Maintenant dites-moi, votre boîte à outils est-elle bien remplie?
Ecrire un commentaire