Environ 15 à 25% des accouchements se soldent par une césarienne pour de multiples raisons : arrêt de progression du travail, détresse fœtale, bébé en siège et placenta praevia, entre autres. Ça fait donc beaucoup de femmes concernées par LA question : vais-je accoucher par césarienne ou par voie vaginale de mon prochain enfant? Il n’y a pas si longtemps, c’était presque la chirurgie d’emblée lorsqu’elle avait déjà été pratiquée. Les médecins ne proposaient pas d’alternative et les femmes, en général, s’interrogeaient peu. Heureusement les choses ont changé. Nous sommes plus conscients des risques encourus pour la césarienne, qui autrefois étaient banalisés. Nous avons également une meilleure connaissance des avantages de l’accouchement par voie vaginale. Pourtant, une minorité de futures mamans se sent outillée ou assez informée au sujet de l’AVAC. Force est d’admettre que ces femmes doivent souvent aller chercher elles-mêmes l’information pour se sentir sécurisées et pour augmenter leurs chances de réussite. Vous avez bien compris, un AVAC ça se prépare. C’est essentiel de le faire! Un billet aujourd’hui pour vous y aider et vous donner des pistes.
Voilà ce que j’en pense : afin d’augmenter votre taux de réussite, vous devez être, premièrement, motivée, et deuxièmement, bien préparée. Pour être motivée, il vous faut connaître les risques réels de la césarienne, les risques réels liés à l’AVAC, les avantages de l’accouchement vaginal, et vos chances de réussite. Étrangement, le discours ambiant est davantage axé sur les risques de l’AVAC; on parle bien peu de ceux de la césarienne. Ils sont pourtant nombreux : saignements pouvant être accrus, risque de caillots de trois à cinq fois plus élevé que lors d’un accouchement vaginal, infection possible de la plaie ou du revêtement de l’utérus, risques pour la santé augmentés pour les grossesses suivantes, etc. Sans compter que la récupération est généralement plus difficile, la plaie est douloureuse, le contact avec le bébé peut tarder à la naissance et la montée laiteuse, se faire attendre. Il est possible que le bébé ait besoin de surveillance suite à l’intervention, pour une détresse respiratoire par exemple. À l’inverse, si vous accouchez vaginalement, vous aurez sans doute des saignements moins abondants, vous risquez moins d’infection, vous récupèrerez plus rapidement et avec moins de douleur. Vous éliminez les complications liées à la chirurgie, il n’y a pas de d’obstacle au contact continu avec votre bébé (sauf exceptions) et l’allaitement est facilité. L’inquiétude première de l’AVAC est la rupture utérine. Or, elle se produirait chez une à trois femmes sur 500 lorsque l’accouchement est spontané. Le risque moyen est de 0.4% sous certaines conditions. Pas très impressionnant, non? Et vous établissez vos chances de réussite à quoi, 25-30%? On parle plutôt de 50% à 85%. Une étude comptabilisant environ 2000 femmes a conclu à un taux de réussite global de 74.4%. Wow! Il est bon de savoir que les situations suivantes NE sont PAS des contre-indications à une tentative d’accouchement vaginal après césarienne : la grossesse multiple, le diabète gestationnel, le soupçon de gros bébé (macrosomie) et l’accouchement après-terme.
Discuter avec votre médecin du protocole de son hôpital par rapport à l’AVAC
Vous êtes motivée mais il vous faut maintenant être outillée! En période prénatale, vous devez discuter avec votre médecin du protocole de son hôpital par rapport à l’AVAC. Si vous jugez, après lecture et éducation, que ce protocole ou le médecin lui-même pourrait nuire à votre réussite, n’hésitez pas à changer d’établissement! Assurez-vous que le donneur de soins possède toute l’information sur la chirurgie antérieure afin de pouvoir évaluer les risques réels liés à votre situation, et non celle de la population en général. Soyez claire et formelle sur votre désir d’accoucher vaginalement. Le plus important, à mon avis, est de s’assurer de ne pas nuire au bon déroulement du travail, et de tout faire pour l’optimiser. Comment? En étant mobile le plus possible, en adoptant des positions qui favorise la descente du bébé et la naissance, en diminuant au maximum le recours à certaines interventions lorsqu’elles ne sont pas nécessaires, et en ayant un soutien continu. Les gens autour de vous devraient tout mettre en œuvre pour vous aider à réussir. L’accompagnante pourrait bien être une de vos meilleures alliées parce qu’elle saura vous informer de façon éclairée, répondre à vos questions, vous donner, à vous et votre conjoint, des outils pour assurer le bon déroulement de l’accouchement et la gestion du stress et de la douleur mais surtout, elle vous offrira soutien et vous respect tout au long de la naissance. Il a aussi été prouvé par différentes études que la présence d’une accompagnante peur réduire considérablement le taux d’interventions médicales1. Vous avez envie d’essayer? Je vous suggère un peu de lecture, et pourquoi pas, un coup de fil chez Mère et Monde?
Sources et lectures suggérées :
1 Résultats combinés de six études : Klaus, Kennel et Klaus, New York, Addison-Wesley, 1993
Une autre césarienne ou un accouchement naturel? S’informer pour mieux décider d’Hélène Vadeboncoeur aux éditions Carte Blanche (réédition à venir sous peu)
L’accompagnante a été mon meilleur allié!!! j’ai fait face à un milieu hospitalier très frileux à l’idée de tenter un AVAC 5 an après ma césarienne.
Il faut être motivée et surtout bien entourée pour avoir le support et l’encouragement nécessaire parce que parfois au retour de la visite du médecin on est complètement découragée de l’idée de tenter notre AVAC.
Je l’ai toujours dit et je le répéterai toujours, si j’ai réussi mon AVAC et aussi bien c’est grâce avant tout à mon accompagnante et au support de mon chum!!
Et mon dieu qu’on est en forme après un AVAC si je compare avec ma césarienne planifiée!