accouchement-hopital-mere-et-mondeJe ne suis pas du tout étonnée des conclusions du rapport de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), tout juste sorti du four la semaine dernière. Le mandat de l’INESSS était de se pencher sur deux questions, soit : quelles sont les mesures qui pourraient être prises, au Québec, pour diminuer le recours aux interventions obstétricales suivantes : l’analgésie péridurale, la surveillance foetale électronique en continu, le déclenchement et l’accélération du travail, et la césarienne; et quels sont les facteurs qui influencent le recours ou non à ces interventions? Au terme de ce travail, la constatation n’a rien de surprenant : pour la femme qui présente un faible risque obstétrical, c’est l’accouchement vaginal physiologique qui devrait être la norme. Qu’est-ce que ça veut dire finalement? Que certaines interventions de routine ne présentent pas vraiment d’avantage, et que lorsque tout se déroule bien, vaut mieux s’abstenir d’intervenir. À l’instar de tous les intervenants dans le domaine de la périnatalité qui croient en l’accouchement physiologique et en la femme du même coup, c’est un plaisir pour moi de lire ce rapport qui, s’il ne prend pas la poussière sur les tablettes, servira à éclairer un peu plus le monde médical, encore une fois. Mais je ne démords pas sur une chose : je crois fermement que les femmes ont une grande part de responsabilité quant aux prises de décision associées à leur grossesse et leur accouchement (et leur santé, en général).     

L’association pour la santé publique du Québec (ASPQ) publie, depuis plusieurs années déjà, un dépliant intitulé Grossesse et accouchement – Droits des femmes. Étonnamment, la majorité des parents que je rencontre en ignore l’existence. Il s’agit pourtant d’un excellent outil pour l’exercice et le respect de vos droits par les professionnels de la santé. Et il permet aux parents, conjointement avec l’éducation prénatale, de faire des choix éclairés. Parce que oui, le plus surprenant dans l’histoire, c’est que ceux-ci croient souvent qu’ils « n’ont pas le choix » lorsqu’il s’agit de la naissance de leur enfant. Or, c’est votre responsabilité de vous informer, de connaître vos options, et de prendre des décisions.  Qu’y-a-t-il à décider?

Le choix du professionnel qui assurera le suivi de la grossesse est important, oui, mais informez-vous d’abord sur les différents lieux de naissance qui s’offrent à vous. Si vous choisissez d’accoucher en milieu hospitalier, prenez le temps de vérifier les protocoles obstétricaux associés aux hôpitaux de votre région. Privilégiez ceux qui encouragent l’accouchement physiologique avec un minimum d’interventions médicales lorsque les risques sont faibles. Vous serez étonnée de constater à quel point ces fameux protocoles varient d’un endroit à l’autre. Certains ne respectent pas tout à fait les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), ou encore de la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada (SOGC)! Prenez le temps de connaître les hôpitaux qui sont certifiés « Amis des bébés » aussi. Cette initiative facilite l’allaitement pour la mère, et le respect du bébé dans sa physiologie.

Ensuite, le plan de naissance s’avère un outil hors pair. Encore faut-il apprendre en quoi consistent les interventions médicales et leur contexte pour rédiger un tel plan. Une connaissance du processus de la naissance, des outils innés de la femme, du rôle des hormones en jeu et de la douleur est aussi indispensable. C’est donc dire que la préparation prénatale, les cours prénataux de petits groupes, sont incontournables dans un contexte où la femme reprend contrôle de son accouchement et ne souhaite pas se faire accoucher. Je suis convaincue que les parents à qui on a pris le temps d’expliquer et de démystifier l’accouchement et ses différents scénarios ainsi que les interventions obstétricales, ont une meilleure expérience générale de la naissance, mais évitent aussi certaines complications associées à des interventions parfois inutiles mais faites d’emblée. Assumez votre part de responsabilité, et soyez informée.

Vous pouvez également vous procurer le dépliant de l’ASPQ auprès de votre médecin, sage-femme ou de votre accompagnante. Je termine en prêchant pour ma paroisse : les cours prénataux privés, comme ceux offerts par Mère et Monde, vous permettent d’aller chercher un maximum d’informations et de prendre le temps de faire le tour de vos questions et interrogations. La préparation, c’est la clé!