La méthode Bonapace de préparation à l’accouchement a tout pour plaire puisqu’elle répond à deux attentes principales des futures mères : la réduction significative de la douleur et l’implication active du conjoint durant la grossesse et le travail. Qui plus est, son efficacité a été appuyée par des recherches scientifiques. Voilà qui explique sans doute sa popularité grandissante. Avec la participation de Florence Martigny, l’une de nos formatrices accréditées pour la méthode Bonapace chez Mère et Monde, je vous en offre les grandes lignes afin de savoir si cet outil vous convient.
C’est à Julie Bonapace, chercheure et formatrice dans le soulagement de la douleur non pharmacologique, maître en éducation et médiatrice familiale, que l’on doit la méthode du même nom, en collaboration avec l’université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT). Elle avait remarqué, dans son rôle de médiatrice familiale, que plusieurs problèmes découlaient d’insatisfactions liés aux grossesses et aux accouchements. L’objectif général de sa méthode fondée en 1989 est donc, selon son site, de renforcer le couple par la complémentarité du rôle de père et de mère. Plus spécifiquement, le but est de favoriser un accouchement physiologique, tout en sécurité et satisfaisant pour les deux parents. À cet effet, des recherches scientifiques se sont penchées sur les impacts de ce type de préparation prénatale sur la douleur de l’accouchement, entre 1997 et 1999. Ce qui en est ressorti, c’est qu’elle procure une diminution de cette perception de la douleur d’environ 50%, comparativement aux autres méthodes conventionnelles, comme celles offertes en CLSC.
Je vous l’avoue, j’ai longtemps eu un préjugé défavorable avec tout ce qui se dit recette ou méthode, incluant Bonapace. J’ai été très agréablement surprise de ce que j’ai découvert en m’y intéressant. Sa plus grande qualité est d’abord et avant tout, selon moi, sa versatilité. Les parents y apprennent des principes qui leur serviront toute leur vie, comme la compréhension du rôle du système nerveux et de certaines hormones dans la perception de la douleur, et les mécanismes endogènes (qui proviennent de l’organisme même) impliqués. Les massages et points gâchettes assimilés serviront durant la grossesse, le travail, mais également après, pour la mère autant que le père. « Le massage du piriforme est super pour le papa. La femme pourra le pratiquer… quand elle aura accouché! D’autres techniques de modulation de la douleur seront utiles plus tard, comme chez le dentiste par exemple » me disait Florence.
Le fait d’avoir des outils, et l’impression de pouvoir agir sur la douleur, permet un accouchement plus physiologique, en plus de diminuer le taux de péridurale (ou de la retarder), qui amène à son tour, son lot d’interventions médicales indésirables.
L’implication du partenaire est essentielle avec la méthode Bonapace. La mère ne peut pas se prodiguer elle-même les massages douloureux et non-douloureux, les deux parents doivent travailler en équipe. C’est un autre gros plus. Les conjoints qui désirent être présents à l’accouchement ont besoin d’outils concrets, et la méthode leur permet de découvrir plusieurs positions, massages et points douloureux, tout en comprenant leurs fonctions et leur utilité. Ils doivent les pratiquer durant la grossesse, ce qui oblige à prendre du temps pour soi, pour le couple, et pour le bébé qui s’en vient. « Les femmes et les hommes qui sont très pris par le travail y sont gagnants, parce qu’ils doivent s’arrêter et consacrer un moment à la préparation prénatale » observe Florence. Elle constate aussi que les parents qui ont eu ce genre de cours prénataux ne se rendent pas à l’accouchement dans le même état d’esprit. Les femmes sont plus confiantes en leurs capacités et les partenaires sont prêts et ont envie de participer et de soutenir la future maman. La recherche démontre que lorsque le père se sent compétent, utile et autonome dans l’accompagnement de sa conjointe, la communication dans le couple, le lien père-enfant et l’estime du père et de la mère sont renforcés. Ce n’est pas rien!
Concrètement, la méthode Bonapace s’enseigne à travers trois cours prénataux spécifiques, d’une durée de deux à trois heures chacun, et il est important de suivre les trois cours. Chez Mère et monde, vous avez la possibilité de les jumeler avec une préparation prénatale plus complète, et vous pouvez faire les rencontres dans le confort de votre foyer. Trois mécanismes endogènes y sont détaillés pour une meilleure compréhension de la douleur, soit :
1. Le contrôle de la pensée : la répétition d’un modèle positif peut contribuer à détourner l’attention de la douleur des contractions. La respiration, la relaxation et la visualisation sont enseignées.
2. Les massages non douloureux : entre les contractions, le père apprend comment effleurer les zones douloureuses afin de soulager la douleur de sa partenaire.
3. Les massages douloureux : pendant les contractions, le père apprend à appuyer fortement sur des points réflexes correspondent à des points d’acupuncture. Ces massages douloureux ont pour but d’optimiser le relâchement d’endorphine, une substance produite par le corps qui s’apparente à la morphine. Ils augmentent aussi l’efficacité des contractions.
La méthode Bonapace est un outil de plus à ajouter à sa boîte à outils contre la douleur de l’accouchement. Je la trouve bien intéressante parce qu’elle va au-delà d’une technique rigide, et qu’elle permet de favoriser la complémentarité entre les parents. Je sais par contre qu’il vaut mieux de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier en s’assurant de garder l’esprit ouvert et en ayant en poche d’autres moyens de vivre l’accouchement, au cas où les massages ne vous conviendraient pas le jour J, par exemple. Pourquoi ne pas jumeler vos cours prénataux privés avec ceux pour la méthode Bonapace?
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