Chez Mère et monde, il est fréquent que la relation de confiance bâtie avec les parents durant la grossesse et la naissance se poursuive lorsque le bébé grandit, et qu’ils aient à nouveau recours à l’expérience de leur accompagnante à la naissance au cours de l’année. Pour l’introduction des aliments solides par exemple. C’est dans le but d’offrir de l’information plus variée à mes clients qui demandaient en grand nombre des rencontres postnatales sur le sujet que je me suis d’abord informée sur la diversification menée par l’enfant, mieux connue sous le terme anglais baby-led weaning (BLW). Cette méthode, si elle en est une, consiste grossièrement à éliminer les purées et à laisser l’enfant se nourrir de manière autonome et consciente avec des aliments faciles à manger et présentés de façon sécuritaire. Oui, oui, vous avez bien lu… Adieu les purées! Vous jubilez? Ou encore votre petit refuse de manger mou? Lisez ceci et découvrez peut-être ce qui fonctionnera le plus dans votre maisonnée… comme la mienne!
La diversification menée par l’enfant, c’est la simplicité. C’est aussi le respect de l’enfant alors qu’il choisit lui-même ce qu’il désire manger, comment il s’y prend, ainsi que le respect de son appétit qu’il contrôle entièrement. Pour vous parent, c’est définitivement moins stressant : pas de préparation de purées, pas de repas à faire des simagrées pour que l’oisillon daigne ouvrir le bec. Inutile aussi de trimballer le festin du petit lorsque vous êtes à l’extérieur puisque vous trouverez toujours quelque chose à lui donner à manger (banane, avocat, tomate, pain rôti, etc.). Le principe est simple, il n’existe pas de « nourriture pour bébé », la nourriture étant de la nourriture tant qu’on prend soin de ne pas y ajouter de sel. Les reins immatures du bébé ne supportent pas le sodium, et si vous respectez cela, il peut manger la même chose que vous dès le début de la diversification. La forme sous laquelle vous offrirez les aliments changera un peu par contre: les légumes plus durs seront cuits jusqu’à une consistance qui leur permettra de s’écraser facilement sous les gencives, et offerts en bâtonnets ou en bouquets. Les fruits frais et tendres seront présentés en quartiers, les autres comme les pommes, râpés. À mesure que l’enfant vieillit et qu’il développe la « pince » (la capacité à prendre un petit objet entre le pouce et l’index), les aliments pourront être coupés en morceaux plus petits tout en respectant la tendreté nécessaire pour éviter qu’il s’étouffe.
Bébé et risque d’étouffement
Parlons-en d’ailleurs, du risque d’étouffement. Lorsqu’on parle de baby-led weaning, c’est généralement la crainte première. Or, il semble que la méthode réduise le risque si l’enfant n’a jamais connu autre chose. Avec les purées, il apprend à avaler avant de mastiquer. Avec le BLW, c’est le contraire. Il n’a pas le réflexe de pousser la nourriture au fond de sa bouche tant qu’il n’a pas appris à avaler, et à mastiquer correctement. Au début donc, le bébé s’amuse avec sa nourriture plus qu’il ne mange et c’est tout à fait normal. Il s’agit là d’une période de découverte du goût et des textures, et il ne faut jamais oublier qu’à ce moment il est principalement nourri par son lait. Les aliments complémentaires, comme le nom l’indique, sont là pour complémenter et ne sont pas la base de la diète du petit de moins d’un an. Dès que l’enfant maîtrisera sa mastication et sa coordination, la nourriture se retrouvera un peu moins sur le plancher, et un peu plus dans son estomac!
Avant de commencer la diversification alimentaire, le bébé doit être prêt. On parle de 6 mois, mais au-delà de l’âge, il y a les signes : il se tient droit et peut s’assoir dans une chaise haute, a un intérêt pour la nourriture et veut même la porter à sa bouche. Dès le début, vous offrez des morceaux directement sur le plateau de la chaise haute. Cette dernière doit se laver aisément parce qu’entre vous et moi, le BLW c’est salissant. Une bonne bavette est aussi un must, et si vous le souhaitez, une protection pour le plancher sous la chaise. Ne présentez que quelques morceaux à la fois et oubliez les bols qui semblent être faits pour être lancés par terre (les modèles à ventouse peuvent être utiles lorsque l’enfant mange des aliments comme du gruau ou du yogourt, avec sa propre cuillère). Il n’y a plus d’ordre d’introduction dorénavant (est-ce que c’était vraiment justifié, cet ordre?), vous commencez par la viande ou les fruits, ça n’a aucune importance. Certains diront qu’il vaut mieux offrir un aliment à la fois durant les premières semaines pour cibler plus facilement la cause des réactions de type allergiques, s’il y a lieu. Ne vous inquiétez pas outre mesure si l’enfant a des haut-le-cœur parfois, c’est une façon comme une autre de déplacer les aliments dans la bouche. D’ailleurs, tout de suite après, il reprend une bouchée!
Selon les besoins de votre enfant et des vôtres
Je ne crois pas qu’aucune méthode fonctionne pour tous. En théorie, avec le baby-led weaning, on ne devrait pas aider l’enfant ni le supplémenter à la fin du repas mais personnellement, je laisse ma fille manger et s’amuser et je lui tends des morceaux au doigt une fois de temps en temps, ou encore un peu de compote ou de potage à la cuillère. Allez-y selon les besoins de votre enfant et les vôtres, c’est la clé.
À mon avis, les repas sont beaucoup plus agréables alors que tout le monde est réuni et mange la même chose, et que le petit dernier se nourri seul. Et il est si heureux de partager le même repas que le reste de sa famille! Pas d’aliment banni, juste du plaisir et de la bonne bouffe.
Si vous êtes comme moi et que vous n’y allez pas de main morte sur les épices, les fines herbes et les herbes fraîches, continuez! Je n’ai jamais compris pourquoi on offrait une alimentation « stérile » et lisse à nos bébés, pour ensuite leur réapprendre à manger tout autre chose vers un an… Surtout que ceux-ci ont déjà été en contact avec toutes ces saveurs à travers le liquide amniotique, et le lait maternel lorsqu’ils ont été allaités. Les bébés ont du goût aussi et la diversification menée par l’enfant est une merveilleuse façon de les laisser les exprimer. À bas l’alimentation à deux vitesses! Cuisinez donc une seule fois pour tout ce beau monde, laissez votre bébé choisir ce qui lui plaît et manger comme bon lui semble à son rythme… Et relaxer!
Ressources
Site internet Diversification alimentaire
voici la chose la plus intelligente que ‘,ai lue depuis des lustres sur la nutrition des petits ! merci !
J adore bravo
ok mais la vérité c’est que lorsqu’il y a de bonne base et que l’on commence à apprendre à manger avec des couverts c’est quand meme plus rapide que de les laisser faire avec les doigts et de réapprendre avec les couverts, en meme temps on dit pas dans l’article l’age exact pour commencer peut etre peur de se mouiller un peu trop, toujours est t’il qu’il en faut pour tout les gouts
Ce billet se veut une initiation à la méthode de diversification menée par l’enfant. Si on lit un peu plus sur le sujet, avec les ressources au bas du texte par exemple, on voit que l’enfant est encouragé à se servir des couverts… lui-même. Tous les aliments trop liquides ou trop mous pour être servis en morceaux, sont servis dans un bol et le petit se sert. C’est étonnant de voir son aisance à manipuler cuillère et fourchette vers l’âge de 10-12 mois.
Pour l’introduction des aliments complémentaires, il n’y a pas d’âge exact, parce que l’âge exact n’existe pas. Comme j’ai écrit, on parle de 6 mois environ (recommandation de l’Organisation mondiale de la santé) mais le bébé étant un individu et ayant ses propres besoins, je crois qu’il importe plus de se fier aux signes, jumelés avec l’âge. Voilà!
pas d’accord, au contraire, les bb développent une motricité fine des mains et doigts qui fait d’eux des chefs quand ils décident de passer aux couverts. De plus, la découverte de l’aliment via les mains est un passage obligé, même si on veut les faire manger avec des couverts, donc plutôt que de batailler, autant les laisser découvrir à leur rythme!
L’âge exact pour commencer dépend de chaque enfant…il y a en a qui veulent déjà gouter aux assiettes dès 4/5 mois, mon fils lui n’a voulu que du sein pendant ses 9 premiers mois! comme quoi…jamais de règle fixe avec des petits!
Merci de votre article!
si j’avais connu ça pour mon ainée, je me serais moins pris la tête…
mais maintenant que je la pratique pour mon cadet, ça motive sa soeur!!!
Intéressant. Mais d’une méthode ou une autre, avec des enfants, y a toujours des casse-tête, rien n’est parfait. Déjà je vois dans l’article une affirmation que je me tiendrai de mettre en pratique avec mon quatrième enfant, quand il sera là. Donner de la viande avant d’avoir des dents, sans la mettre en purée. Et c’est assez difficile à digérer en plus même pour un adulte (cf bœuf). Mais je suis tout de même d’accord que de laisser tomber les purées ça simplifie la vie des parents, mais j’espère que la méthode n’est pas crée à partir de ce seul élément et qu’elle est appuyée par des nutritionnistes qui ont eux-même experimenté, car il s’agit bien de cela, une nouvelle expérience avec nos bébés en quelque sorte devenu cobaye!
Merci pour ce bon article !
Je n’ai rien trouvé sur ce theme – que je ne connaissais pas – à l’époque de la « diversification » de ma fille, 5 ans. Purées, compotes… pendant trois mois, puis on a arreté la ségrégation à table :)
C’est mon fils (3 ans 1/2) qui nous a initiés au BLW en interceptant notre nourriture entre l’assiette et la bouche, à 4 mois!
Il n’a jamais eu d’aliments mixés, aime les crudités depuis toujours (il faisait souvent son repas au moment où je préparais le nôtre, préférant visiblement les légumes crus! ), mange avec plaisir et appétit, ne mange pas quand il est malade, n’a jamais été forcé… Nous apprécions tous ce rapport à l’alimentation !
J’ai découvert avec plaisir cette nouvelle méthode pour passer de vrais moments de plaisir à table. en effet, j’ai toujours donné le repas de mes petits à la cuillère et je n’en garde pas de bons souvenirs, car Bébé s’étrangle à moitié, ne veux pas ouvrir la bouche, etc…
Cependant, est-ce que qq’un pourrait me rassurer sur 2 points :
– lors des visites chez le pédiatre, tout est quantifié. Comment peut-on savoir si l’enfant a qd même l’équivalent d’un repas correct lorsqu’il s’alimente seul, (car certes, c’est le début de « l’expérience » mais ma fille recrache bcp pour le moment. j’ai peur qu’elle ait des carences…).
– comment faites-vous pour donner de la viande en morceaux ? Cela reste très dur à mastiquer et à avaler….
Enfin, quel type de repas conseillez-vous ? Compote ? Fruits crus ou cuits ? Yaourts ? Et pour le goûter ?
Merci pour vos réponses :)